Présente sur les éléments des décors de l’ensemble du théâtre la dorure s’étendait sur certains cadres de peintures, moulures en creux des plafonds, corniches, portes entre la galerie et la salle, fonds d’abside et colonnes du bar fumoir. Les teintes d’origine étaient plus soutenues. Le retour aux teintes et textures d’origines est privilégié. Les dorures avaient la particularité, sur les grands aplats, d’avoir une patine probablement exécutée au pochoir.Dans le Grand Foyer, sur les torchères de Subes, de nombreuses altérations de la dorure sont dues à l’échauffement provoqué par les lampes. La dorure est oxydée. Où l'on observe des soulèvements et des lacunes, les feuilles d’or sont visibles. Des sondages effectués sur les appliques du Grand Foyer ont démontré une seule couche picturale noire. Le support est métallique, il s'agit peut-être de laiton. La dorure est entièrement à refaire et le dispositif d’éclairage à remplacer par un modèle à base de led. Les sculptures en ronde bosse illustrant les 4 saisons forment des termes aux angles du Grand Foyer. Le geste de la rénovation : la restauration des décors à la feuille d’or nécessitera dépoussiérage et nettoyage en conservation de la dorure existante, un rebouchage et l'exécution d’une dorure par application de feuilles d’or de 22,5 carats.
Les décors peints du Théâtre National de Chaillot forment un ensemble représentatif de la peinture des années 1930 et particulièrement du courant des Nabis. Ces décors peints sont très riches et de belle facture. Parmi les œuvres sur toile, certaines présentent des altérations importantes. Les toiles menacées sont celles que côtoie le public et dont la couche picturale est fragile d’origine ou par modification chimique du support.
La matière de certaines couleurs est très sensible au nettoyage. Dans leur ensemble, les toiles souffrent d’un encrassement et les altérations ponctuelles sont souvent consécutives aux déformations du support, fissures et décollements.
A l’origine accrochée dans l ‘ancien bar fumoir, la toile d'Othon Friesz, La Seine de sa source à Paris (illustration) a été rentoilée puis tendue sur un châssis et présente des problèmes de support comme des déformations, des vagues d’angles ou des déchirures et une perte de matière.
Le geste de la rénovation : il est nécessaire de trouver un support plus stable en la marouflant à nouveau et en lui trouvant un cadre d’accompagnement plus seyant.
Dans les matériaux employés par les frères Niermans et Louis Süe pour les décors du Théâtre National de Chaillot, la serrurerie est très présente. Les portes de distribution intérieures sont en fer peint. Sur celles-ci, les sondages ont révélé une couche picturale beige/ombre naturelle sur les vantaux et sur les entourages. On remarque une différence de tons entre les deux sondages.
Le ton du sondage des vantaux est plus jaune que celui des entourages, le support est en métal. Nombreuses et particulièrement remarquables, les mains courantes sur écuyers terminées en volutes rentrantes sont en bronze.
Illustration : les mains courantes de la batterie d’escaliers du sous foyer, une spectaculaire envolée de 7 escaliers aux mains courantes en bronze et appliques de laiton dorées à la feuille. Le support des mains courantes était plus jaune autrefois pour les écuyers ainsi que pour la structure de la main courante. Les écuyers étaient également dorés à la feuille.
Le geste de la rénovation : retourner aux teintes d’origine. Nettoyer et décaper pour enlever ce qui couvre l’ancienne peinture et revenir à la dorure en la complétant ou en la restituant à la feuille.
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