Chaillot Rencontre Un label, des possibles

Chorégraphe franco-tunisienne, Héla Fattoumi oeuvre aux côtés d’Éric Lamoureux depuis les années 90. A la tête du CCN de Caen-Basse-Normandie (2004-2015), puis du CCN de Bourgogne-Franche-Comté rebaptisé VIADANSE en référence à une danse qui fait lien (2015-aujourd’hui), ils portent des valeurs d’humanisme et de métissage, écrivant une danse engagée, ouverte à l’autre et aux ailleurs. 

Héla Fattoumi a également rempli plusieurs mandats, à la SACD, à l’A-CCN et au SYNDEAC. 


©Zélie Noreda

Si Linda Hayford est reconnue comme une ambassadrice du popping, c’est dans la rencontre des genres et des postures que sa danse évolue. Avant tout adepte des danses debout inspirées du funk, elle entre en contact avec la hype, le popping, bien sûr, mais aussi le locking, le new style, puis la house sous l’impulsion de la grande variété des styles qu’exigent les battles en équipe. Au sein du groupe Paradox-Sal, initié par Ousmane Sy, ou de la compagnie INsideOut dont elle est instigatrice, la danseuse et chorégraphe rennaise trouve dans l’altération, l’objet d’une réflexion sur l’identité en perpétuelle évolution.

À partir du croisement des esthétiques, Linda Hayford tend un fil entre de multiples états émotionnels et physiques et amorce une recherche esthétique portant sur la métamorphose. Son solo inaugural, Shapeshifting (2016), matérialise ce pouvoir que représente le passage d’une forme à une autre dans une fresque intimiste où les états de corps se succèdent tour à tour. Au cours de cette quête de transformation, le « switch », instant de basculement des formes et des énergies, devient une ligne de conduite soutenue par un désir de rapprochement vers l’animalité du corps. Dans AlShe/Me (2019, prononcé « alchimie »), la chorégraphe se met en scène aux côtés de son frère aîné, Mike Hayford. Des années après l’avoir initiée au popping, le danseur l’accompagne dans un duo qui met l’accent sur le caractère transitoire du genre, fait de ruptures et d’isolations. 

De cette recherche personnelle sur les états et les formes passagères, la chorégraphe invente et développe la gestuelle « Shifting Pop ». Ce protocole stylistique, introspectif et anatomique s’intéresse à la conscience sensible du mouvement dans le but d’y chercher des qualités corporelles de grande précision. Cette gestuelle nourrit toutes les créations de la chorégraphe depuis 2015 et a vocation à être transmise « à chacun·e et à tous·tes » et à infuser les corps d’un nombre toujours grandissant d’interprètes.

En 2022, Recovering invite trois interprètes à questionner les transformations du corps après un traumatisme et sa capacité à se mobiliser dans la guérison. Abîmes, prochaine création à paraître à l’horizon 2026, s’attache quant-à-elle à élargir le noyau des protagonistes en transposant les formes d’expression du « Shifting Pop » dans un corpus d’ensemble mettant en perspective un chœur unique dans un espace pluriel et extime.
Linda Hayford est membre du collectif FAIR-E et co-directrice du CCN de Rennes et de Bretagne.


©Jérome Bonnet
 

Mehdi Kerkouche, enfant de la télévision et de l'image, débute sa carrière professionnelle avant ses 18 ans. Il enseigne ensuite à l'AID, au Studio Harmonic et au Lax Studio, et participe à de nombreux festivals en France et à l'étranger.

En 2017, après avoir collaboré avec de prestigieux artistes comme Christine and the Queens et mis en scène de nombreux shows pour la télévision, le cinéma ou la publicité, il fonde sa propre compagnie, EMKA. 

Reconnu pour ses initiatives créatives durant le premier confinement, avec le festival solidaire ON DANSE CHEZ VOUS, il est nommé Chevalier de l'Ordre du Mérite.

En 2020, Aurélie Dupont, alors directrice du Ballet de l'Opéra de Paris, lui a donné carte blanche pour créer une pièce, ce qui témoigne de son influence et de sa présence marquante dans le monde de la danse. En 2020, il crée une pièce pour le Ballet de l'Opéra de Paris.

Le 1er janvier 2023, il devient Directeur du Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne, où il continue à innover et à soutenir les jeunes chorégraphes et a pour ambition de mettre en place un studio numérique pour accompagner les artistes du monde de la danse dans ce secteur en constante évolution.

Il continue de collaborer avec de grands artistes comme Angèle, tout en poursuivant son travail auprès de la compagnie. Sa dernière création PORTRAIT rencontre un vif succès en France et s'exporte, alors que la dernière édition du festival ON DANSE CHEZ VOUS au Mucem à Marseille rassemble 16 000 spectateurs.

En 2024, Mehdi Kerkouche est nommé Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture.


©Julien Da Costa - Pour Le M Magazine du Monde

Daniel Larrieu est une des personnalités marquantes de la danse contemporaine française. Né à Marseille, fréquentant la St Baume adolescent, danseur, puis chorégraphe, directeur du centre chorégraphique national de Tours de 1994 à 2002, metteur en scène, chanteur, acteur, Daniel Larrieu développe depuis plus de 42 ans un travail de création, riche et multiple, au sein de la compagnie Astrakan / Collection Daniel Larrieu.

Chiquenaudes révèle l’originalité de son langage chorégraphique et remporte le deuxième prix au Concours de Bagnolet en 1982. Passant des Jardins du Palais-Royal où il répète, à la piscine d’Angers où il crée Waterproof, il traverse l’aventure de la danse des années 80, curieux des lieux, des rencontres et des expériences atypiques. Tout au long de ces années et jusqu'à aujourd'hui, des œuvres remarquées et d'envergure verront le jour : Romance en Stuc, Bâtisseurs, Gravures, Coda, Jungle sur la Planète Vénus, Attentat Poétique, Delta, On était si tranquille, N'oublie pas ce que tu devines, Never Mind, Littéral...

À partir de 2004, il entame un cycle de rendez-vous publics hors-champ de la représentation théâtrale classique : Marche, danses de verdure, Lux, Bord de Mer. Il danse sur des plaques de glaces à la dérive avec le cinéaste Christian Merlhiot et produit une installation et un film : Ice Dream. En 2016, il crée une installation numérique à danser pour les enfants : Flow 612. Il multipliera les expériences artistiques, du récital de chansons inadmissibles avec Jérôme Marin et Marianne Baillot à l'incarnation des figures singulières et interlopes de Notre-Dame-des-Fleurs de Jean Genet au théâtre de l’Athénée dans la mise en scène de Gloria Paris, Divine. En septembre 2019 il devient Maitre de danse dans le film d’Arnaud Des Pallières Degas et moi pour la 3ème scène. Il a été invité pour une CoOp à la maison des Métallos en Juillet 2021 sur le thème "On prend de la graine" pour laquelle il réalise la végétalisation de l'entrée du lieu.
Il remonte Chiquenaudes 1982 et Romance en Stuc avec de jeunes interprètes en 2019. Il réalise une création Pan Plis Peau en 2023 tryptique pour 5 danseurs. Il règle la chorégraphie du film CAPTIVES d'Arnaud des Pallières, sortie en janvier 2024 avec Solange Panis. Il poursuit en Haute-Savoie, où il vit, un travail de transmission et de pédagogie par la danse contemporaine et la pratique de la méthode Feldenkrais.

Daniel Larrieu a été administrateur délégué à la danse à la SACD pendant deux mandats de trois ans. Il a été également vice-président de l’ENSATT de 2016 à octobre 2021. Officier des arts et des lettres, Daniel Larrieu a été élevé, le 30 décembre 2017, au grade de chevalier de la Légion d’honneur.
Il est certifié praticien de la Méthode Feldenkrais TM, avec IFELD à Lyon en 2023 après avoir suivi pendant trois ans - Self Wise à Paris de 2020 à 2022. Il intègre ce travail à l’analyse passionnante du corps en mouvement, individuellement et collectivement, en entreprise.

Le 25 avril 2025, il chorégraphie SACRE un solo pour Sophie Billon sur la version du Sacre du printemps à quatre mains de Stravinsky qui conclura son travail de chorégraphe. 


 

Après avoir suivi la formation exerce au Centre chorégraphique national de Montpellier, Maud Le Pladec est interprète pour plusieurs chorégraphes comme Georges Appaix, Loïc Touzé, Mathilde Monnier, Mette Ingvartsen ou encore Boris Charmatz. En 2010, elle crée sa première pièce Professor (prix de la Révélation Chorégraphique du Syndicat de la Critique), premier volet d’un diptyque autour de la musique de Fausto Romitelli puis en 2011, elle crée le second volet : Poetry. En 2013, Maud Le Pladec est lauréate du programme Hors les Murs de l’Institut français et effectue une recherche à New York sur le courant de la musique post-minimaliste américaine qui donnera naissance à Democracy avec l’Ensemble TaCtuS et Concrete avec l’Ensemble Ictus. En 2015, elle initie un nouveau cycle de créations autour de la parole donnée aux femmes en co-créant Hunted avec la performeuse new-yorkaise Okwui Okpokwasili. En 2016, elle travaille à l’Opéra national de Paris à la mise en scène d'Eliogabalo par Thomas Jolly et sous la direction musicale de Leonardo García Alarcón.

Parallèlement, Maud Le Pladec est artiste associée à La Briqueterie — CDCN du Val-de-Marne. En janvier 2017, elle succède à Josef Nadj à la direction du Centre
chorégraphique national d’Orléans. Elle a créé depuis Borderline avec le metteur en scène Guy Cassiers, le solo Moto-Cross, Je n’ai jamais eu envie de disparaître avec l’auteur Pierre Ducrozet et Twenty-seven perspectives pour le Festival Montpellier Danse 2018. En 2021, elle a présenté Static shot avec le CCN — Ballet de Lorraine, et counting stars with you (musiques femmes), une création dédiée au matrimoine musical. En 2022, elle crée Silent Legacy au Festival d'Avignon. 

À l’invitation de Thomas Jolly, metteur en scène et directeur artistique des Cérémonies des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, elle contribue à ses côtés en tant que directrice de la danse et signe plusieurs chorégraphies de la Cérémonie d'ouverture qui a lieu sur la Seine. Maud Le Pladec est chevalière dans l’ordre des Arts et des Lettres et dans l’ordre national du Mérite.

En janvier 2025, Maud Le Pladec prendra ses nouvelles fonctions en tant que directrice du CCN – Ballet de Lorraine.

 

©Joel Saget / AFP