Stav Struz Boutrous / Ola Maciejewska Nomads / Loïe Fuller : Research
lieu
durée
Nomads 50 min / Loïe Fuller... 50 min
catégorie
- Danse
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20h30
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20h30
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18h15
Ancienne danseuse de la Batsheva Dance Company, le jeune chorégraphe tisse un pont entre le folklore des chants traditionnels d’Arménie et d’Azerbaïdjan et la danse contemporaine. La pièce pénètre dans l’intimité d’un duo féminin pour conter des histoires de vie nomade dans la région caucasienne.
Avec cette pièce, qu’elle interprète en duo avec Meshi Olinky, la chorégraphe israélienne Stav Struz Boutrous s’intéresse à la tradition du nomadisme dans le Caucase, région montagneuse aux frontières de l'Europe et l'Asie. Nomads embrasse les pas traditionnels de ces tribus en mouvement permanent, qui achèvent souvent leur voyage là où elles l’ont entamé. La pièce prend place dans l’intimité d’un foyer où deux femmes partagent ce destin d’errance. Dans ce lieu abandonné par leurs proches, la chorégraphe traduit leurs aspirations, désirs et consolations en adaptant des danses traditionnelles des régions d’Arménie et d’Azerbaïdjan interprétées à l’origine sur une musique rythmée mais ici exposées au silence. Le chant et la respiration guident les corps dans des gestes et rituels anciens, associés à des costumes et textiles traditionnels.
Mais l’approche de la chorégraphe est résolument contemporaine, qui non seulement dissout le lien entre mouvement et musique mais aussi pointe la musicalité du corps et la façon dont il cristallise et transmet des usages et une culture, de génération en génération. Nomads s’inscrit dans une recherche au long cours que Stav Struz Boutrous – ancienne membre de la Batsheva Dance Company – mène sur les cultures de la région du Caucase et de l’ex-Union soviétique, où elle imagine des ponts entre folklore et danse contemporaine.
Vincent Théval
Loïe Fuller, figure de la danse moderne américaine, est connue pour sa « danse serpentine » au cours de laquelle elle faisait virevolter sa robe. Depuis 2011, la chorégraphe et performeuse polonaise Ola Maciejewska mène un travail de recherche et de transmission de l’œuvre de Fuller, dont découle cette performance en solo.
Pièce en constante évolution depuis sa création en 2011, Loïe Fuller: Research est le premier solo d’Ola Maciejewska. La chorégraphe, performeuse et plasticienne y revisite les motifs de la danse serpentine inventée à la fin du 19e siècle par Loïe Fuller, grande figure du modernisme. Frôlant l’abstraction, la performance déploie des formes changeantes révélées au fil de deux exercices différents, qui évoquent la relation entre la sculpture et le sculpteur. La célèbre robe imaginée par Loïe Fuller tient de la “construction dansée”, un assemblage de bâtons, de tissu et d’un corps. Le mouvement naît donc de la relation entre le corps humain et cet objet. Ola Maciejewska crée des formes pour rendre cette relation visible, dans un double geste de relecture personnelle et de transmission de la danse serpentine.
Cette performance s’inscrit dans un travail au long cours que mène la chorégraphe polonaise sur les convergences entre la danse et les arts visuels, où s’inscrivent d’autres œuvres axées sur les danses serpentines, comme le trio Bombyx Mori (2015) ainsi qu’une nouvelle création prévue pour l’automne 2025. Dans un mouvement à la fois joyeux et réflexif, Ola Maciejewska produit ainsi une lecture critique de l’histoire de la danse.
Vincent Théval