Anton Ovchinnikov / No More .ords .hich Start .ith.
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Performance d'Anton Ovchinnikov
Avec la collaboration de Stanislava Ovchinnikova
Quel langage reste-t-il lorsque l'histoire est poliment effacée, non pas par la force, mais par l'oubli?
La résidence s'inscrit dans la continuité de celle effectuée dans les Balkans, avec un séjour en octobre 2025 à Zagreb et Belgrade. Je m'y entretiendrai avec des artistes et des institutions culturelles qui ont traversé la longue ombre de la guerre, afin de retracer comment ils ont réagi, sur le plan chorégraphique et conceptuel, au traumatisme du conflit de 1991 à aujourd'hui. La recherche n'est pas seulement historique ; elle est à vif, personnelle et profondément évocatrice. Puis, à Paris, le travail se tournera vers l'intérieur, vers une performance façonnée par cette rencontre, confrontant le silence "culturel" qui s'installe si souvent au lendemain de la violence.
Cette résidence vise à développer et à perfectionner cette œuvre : une performance qui se déroule dans un monde où non seulement le mot « guerre », mais tous les mots commençant par la lettre W ont été effacés. Femme. Vent. Fenêtre. Pourquoi. Dans cette réalité fictive et légèrement absurde, ce qui ne peut plus être dit commence à s'exprimer à travers le corps.
Le projet utilise la fragmentation chorégraphique, la logique poétique et l'humour noir pour réfléchir à la manière dont les institutions, les sociétés et les individus gèrent les traumatismes par l'omission. Comment la mémoire est non seulement réécrite, mais aussi aseptisée. Et comment le corps, dans sa persistance bégayante et saccadée, devient la dernière archive de ce qui ne peut être dit.
À Paris, j'approfondirai la structure chorégraphique, testerai des stratégies performatives qui remplacent le texte par l'action physique et travaillerai sur la dramaturgie du silence, du son et de la distorsion. Cette phase du processus explorera également la manière dont les tabous culturels et linguistiques se manifestent dans le corps, et comment l'abstraction peut faire place à la clarté politique. Quelques collaborateurs travailleront avec moi sur ce projet.
L'œuvre ne traite pas directement de la guerre. Elle traite de ce qui se passe lorsque nous la censurons. Elle traite de la violence absurde de l'euphémisme et de la résistance silencieuse qui consiste à refuser d'oublier.