Faustin Linyekula et Franck Moka Profanations

De Kisangani en République démocratique du Congo où ils résident, le chorégraphe conteur d’histoires Faustin Linyekula et le musicien vidéaste Franck Moka imaginent une histoire du Congo. Encore une histoire de souffrance. Non, plutôt une histoire pour briser le cycle de sang, de boue et de larmes. Tout pour une fête qui ne sait s’arrêter. Car demain on ne sait pas.
lieu
durée
1h10
catégorie
- Danse |
- Artiste associé
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19h30
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19h30
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19h30
- Tarif plein24€
- Tarif Pass Chaillot / Pass Chaillot Groupe19€
- Tarif Pass Chaillot Jeune8€
Profanations est une traversée entre concert, danse et cinéma, une célébration furieuse face à l’histoire coloniale du Congo. Faustin Linyekula et Franck Moka y convoquent la musique comme un cri, une transe collective où guitares, percussions et voix s’entrelacent en une litanie électrique. Un long morceau sans fin, une prière devenue révolte : c’est l’acte de profaner, de briser le cycle de la souffrance et de la domination. Une femme seule, debout, danse jusqu’à l’épuisement, portant en son corps l’insoumission d’un peuple. À la croisée des formes artistiques, « Profanations » prolonge les recherches menées aux Studios Kabako, fondés par Linyekula à Kisangani. L’artiste, qui se définit comme un raconteur d’histoires, poursuit son travail sur la mémoire du Congo. Aux côtés de Franck Moka, il façonne un spectacle où chaque note, chaque geste, interroge la place de l’art face aux violences politiques et sociales. L'histoire de la danse contemporaine africaine est marquée par ces corps en résistance, de Germaine Acogny à Gregory Maqoma. Profanations s’inscrit dans cette lignée en la confrontant à la brutalité du présent. Une célébration, une dernière fête peut-être, pour conjurer la tristesse et réaffirmer le pouvoir du mouvement. Comme l’écrit le chorégraphe, Profanation est “encore une histoire de nègres qui essayent de rester debout. Et qui font la fête, la dernière fête peut-être, pour surtout ne pas mourir tristes. Car demain, on ne sait pas.”
Amélie Blaustein Niddam