Dorothée Munyaneza/ Compagnie Kadidi umuko + Toi, moi, Tituba…
lieu
durée
70 min (Umuko) + 1h (Toi, moi, Tituba...)
catégorie
- Artiste associée
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19h00
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19h00
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17h00
Billet couplé pour les 2 spectacles
“umuko”, c’est un arbre aux fleurs vermeilles, gardien des histoires et guérisseur. Avec cinq jeunes artistes rwandais, danseurs, poète, musiciens, Dorothée célèbre la créativité, l’audace et la liberté de cette nouvelle génération qui porte la mémoire tout en rêvant le futur.
Dorothée Munyaneza invite sur scène cinq jeunes artistes rwandais, ces « nouveaux anciens » pour emprunter les mots de Kae Tempest, celles et ceux qui rêvent le Rwanda de demain et qui pourtant n’oublient pas. À leur côté, elle invoque umuko, cet arbre aux fleurs couleur rouge vif, rouge terre qui illumina son enfance. Autour d’umuko, arbre guérisseur, arbre ancestral, gardien des histoires, il s’agira de tisser des liens entre ce qui est préservé, ce qui résiste à l’anéantissement et ce qui vient.
Accompagnée du musicien Khyam Allami, Dorothée Munyaneza part du texte d'Elsa Dorlin pour explorer dans un solo vibrant un corps-archive à même de recueillir et honorer les mémoires.
En novembre 2021, dans le cadre de l’ADN Dance Living Lab, Dorothée Munyaneza avait présenté à Chaillot une performance inspirée de Moi, toi, nous… : Tituba ou l’ontologie de la trace, un texte de la philosophe Elsa Dorlin. À partir de quelques lignes découvertes dans les minutes du procès pour sorcellerie de Salem, Moi, Tituba sorcière…, roman-généalogie de Maryse Condé, donnait vie à Tituba, fille d'esclave, femme, noire et sorcière, à une époque où il n’était bon d’être aucune d’elles. Convoquant la figure de Tituba, mais aussi d'Isabelle, aïeule guyanaise d'Elsa Dorlin, Dorothée Munyaneza propose une traversée dans le temps et l’espace au cours de laquelle réapparaît tout ce qui a trop longtemps été effacé, tu, meurtri. Au centre se trouve son corps, vecteur vibrant, qui remue le passé pour conjurer l’oubli, rendre sensibles toutes ces vies bafouées par le système colonial. Réalisée avec le compositeur et oudiste Khyam Allami, la dense création sonore et un jeu sophistiqué d’ombre et de lumière amplifient encore la puissance d’évocation de ce solo choral, habité de multiples vécus.